Marguerite

Hier, le train sur la neige, la banlieue parisienne défile et soudain je me sens bien. J’arrive à prendre de la distance par rapport à tout ce qui se passe. Et je vois le ridicule de la situation.

Tout le monde dit que H était une prép* de fous. Jusqu’alors j’en riais, mais non nous ne sommes pas fous, juste plus intelligents que les autres. Et soudain m’apparaît la réalité de la chose.

Car si S. m’a voulue samedi c’était parce que je venais de lui expliquer que je voulais me remettre avec D., D. amour de ma vie lui ai-je dit.

Si L. débarque au fond de la nuit chez S., c’est parce qu’elle pense qu’il me plaît.

Si A. fait des leçons de morale à S., c’est parce qu’elle me hait.

S. fait des listes de « to do girls ». D. me cherche pour reprendre le contrôle.

Chaises musicales.

De D. à S.

En passant par P. S., C et moi.

Le frère de B. et L. N. et le mec de B.

Cela fait des années que nous vivons dans ce cocon suintant de perversion. Du cinquième arr*ndissement au c*mpus. Tous ensemble. Jusqu’à la mort de R. la tentative de suicide de D. D. et moi qui nous déchirons place du Panthé*n. A. et S. qui se trompent à tour de rôle.

J. et A., puis J. et moi.

J’aimerais rompre avec tout ça, tous ces gens. Qu’on arrête de se détruire mutuellement, juste par goût pour les ruines, les drames, la passion et le malheur.

Reconstruire quelque chose, ailleurs, avec d’autres. On a atteint les limites là. Et je sens que tout va très mal finir.