Marguerite

Ce « c’est fini » définitif à D. Je n’ai pas fait tout ce chemin seule pour retourner en arrière. Ces mois de dérive, l’ailleurs, M. Même si D. me comprend comme personne, me connaît comme personne. Mes failles, mes obsessions, ce pourquoi je suis ainsi.

Il y a tout ce qui lui échappe. Il y a ce vers quoi il voudrait me ramener. Je n’ai pas fui pour revenir au point de départ. Même s’il reste exceptionnel, en dehors de tous ces autres, le seul et l’unique que j’ai jamais aimé. Le seul qui m’a aimé, et continue encore.

J’ai aperçu S. aujourd’hui. Il gravitait autour de son groupe d’amis, ne m’a pas vue. Je voulais qu’il me voit même s’il m’indiffère. Juste pour savoir ce qu’il allait faire, me saluer comme si de rien n’était, s’excuser ? Je crois que j’ai fini par comprendre quelque chose dans cette histoire. Quelque chose que ma mère m’avait affirmé et que je ne parvenais à croire. On ne peut pas jouer avec le sexe. Il y a toujours un sens, ce n’est pas innocent, simple jeu, moment de plaisir. Il y a un sens, une intimité entre deux corps et nécessairement deux êtres, quoi qu’on veuille se dire. S. ne me convient pas, il n’empêche que c’est sa bouche que j’aime embrasser, son parfum que j’aime sentir sur mon corps. Rien que cela n’est pas anodin.

On peut feindre que ça ne veut rien dire, qu’on peut en sortir indemne. La bise et je prends le métro en souriant. Mais il n’en est rien. Au fond, je voudrais autre chose, pas avec lui, mais autre chose quand même. J’ai envie de revivre des moments comme avec D. A refaire le monde au fond d’un café, à s’embrasser sur le Pont Marie, à sourire toute seule en recevant ses messages. J’ai envie d’amour, j’en ai marre des similis relations. L’ivresse ne me suffit plus, il me faut le flacon qui va avec.

Je ne veux plus ouvrir les yeux le matin et me dire « merde ».