Marguerite

Nous nous promenons avec T. dans les bois, au bord d’une plage qui n’en est pas une. Impression d’être ailleurs. Il pleut doucement, il fait nuit, je ne sais plus quelle heure il est, quel jour nous sommes. Nous parlons des autres, de ses étreintes dans une grotte artificielle. J’ai peur du noir, et puis tout s’éclaire. Ces quelques jours inattendus me font du bien finalement. Ces heures à répéter des évidences dans une salle, cette même salle où nous étions avec A. il y a une semaine à peine. Nostalgie de ce qui m’échappe déjà. Je rencontre un autre monde, et je réfléchis. Comme au Cambodge.

Il y a des longs silences avec T., silences naturels, nous sommes perdus dans nos pensées. Je renonce à tout comprendre chez l’autre, en revanche je trie. C’est difficile de voir les choses en face, de s’avouer ce qui pourrit depuis des mois. De me dire que je ne vivrai plus des nuits avec N., à refaire le monde, danser, et puis parler de tout. A causer le scandale. J’ai besoin d’amitié solide à présent, plus d’enfantillages. Je ne perds rien, j’ai tout à gagner à voir enfin la vérité.

Je ne cesse de rencontrer des garçons « in a relationship » comme le dit si bien Faceb**k. Signe peut-être qu’il n’est pas encore temps. « Tout est question de rencontre » me dit simplement ma psy, et pouf l’angoisse se dégonfle. J’ai fait de belles rencontres, quelques erreurs, le monde ne s’arrête pas à vingt et un an.