Marguerite

Mélancolie. Je réalise que tout ce que je poste ici est gris ou noir. Peut-être parce que je n’écris que seule dans mon lit, quand je suis triste. Comme maintenant.

Mais le plus souvent, je ris, je cours.

Voilà c’est fini pour de bon. Il était huit heures du matin quand tout s’est fini. Rer plein du matin, « bonne nuit », voilà c’est fini. J’ai pleuré à la dernière chanson paillarde en répétant : « je ne veux pas devenir une vieille conne.» Je n’avais même pas tant bu que cela. J’ai pleuré notre jeunesse qui s’envole avec une convention de stage, notre utopie coupée du monde, la vie sans contrainte pendant deux ans. Retour à la réalité, la compétition et la pression. C’est ça la vie, la vie telle que nous l’avons choisie. Sauf que pendant un an et un peu plus, les règles du jeu avaient changé.

Maintenant il y aura des horaires à respecter, l’obligation de se lever le matin, et rentrer seule à la nuit tombée. Dormir. Et recommencer, jusqu’à l’infini.

Il y aura de plus en plus de gentils couples, et de perspectives de mariage. De renonciation à nos rêves, de petites abdications des matins laborieux. J’ai longtemps rêvé de grandeur, de la France, de « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante ». Que reste-t-il ? Faire des restructurations ou se battre dans des ministères pour des idées auxquelles on ne croit pas. Je crois ne plus avoir beaucoup d’idéaux. Peut-être renaîtront-ils avec le contact à la réalité.

On ne peut juste plus faire quoi que ce soit de digne. Le monde est trop laid.