Marguerite

Je fais partie de ces gens bêtement superstitieux qui n’osent pas toucher au t-shirt admissible avant l’admission, qui ont besoin de respirer l’air d’une certaine église lorsque l’angoisse atteint son paroxysme, qui établissent des probabilités, et portent des robes blanches porte-bonheur. Je crois donc aux signes, à une certaine conception du destin, aux rencontres surtout. Le hasard fait bien les choses. Derrière des coïncidences miraculeuses se cache nécessairement une potentialité, une chance hors du commun. Je suis persuadée qu’il faut explorer les choses, aller au bout de ce qui peut être, même s’il y a des ruptures, des régressions, des autres, des adieux et des retours. Pas d’abandon, jamais d’abandon quand l’étoile du destin nous a fait nous trouver.
Peut-être que je m’accroche naïvement à des espérances, à des fantasmes de ce qui pourrait être, de ce que je voudrais qui soit, peut-être que j’ai besoin d’y croire pour ne pas reconnaître la triste vérité, ta probable renonciation. Peut-être que je suis trop.
Je ne peux pas abdiquer, je crois en si peu de choses, je risque si peu de souffles. Mais je ne veux pas dicter le cours des choses, j’attends une manifestation, la dernière. Pour transformer mes espoirs en résignation, ou encore en jolie histoire d’une rencontre à un fil.