Marguerite

Je n’aime pas quand la défonce prend le contrôle, quand je sais que tout peut basculer et que je ne pourrai rien faire pour me sauver. Comme hier. En rentrant, j’ai ressenti ce manque puissance mille, cette angoisse du lit vide, de la solitude. Cette peur déraisonnée qui me prend quand je suis faible. La c*ke était parfaite, en petits cailloux purs, puissante, rapide, violente. Et un peu euphorique. Je serrai les poings en fixant le dj des yeux et en me disant que je ne voulais pas que cet instant ait une fin. Je voulais rester éternellement à danser, écouter de la musique et me sentir hors de toute réalité. Je ne pouvais plus parler, sourire un peu, me mordre le bout de la langue convulsivement. Tout allait bien. Jusqu’à ce retour en taxi. Jusqu’à la porte qui claque et ma solitude. Moi et ma défonce, toutes les deux. Tête à tête mortel.

Ainsi est réapparu Ma. J’ai pris mon manteau rose et je suis partie. Traversée de Paris de fin de nuit, remontées graduelles de défonce dans la tête, l’angoisse qui revenait de manière latente. Je ne veux pas être seule. Je me sens tellement seule. Je suis prête à tout lâcher pour des bras et une voix comme celle de Ma. Ma. a fait comme si tout était normal. Nous avons parlé. Et son corps aussi. Son corps chaud et vivant, contre mon corps au bord du précipice, mon corps qui descend de ce monde des idées où il se réfugie.

J’aimerais savoir ce que Ma. pense, et puis après peu m’importe. Je voulais juste quelqu’un. Ce fut lui. Heureusement.