Marguerite

Chocolat chaud, macarons. Petit vent pré hivernal. J’aime mettre des serre-tête dans mes cheveux caramel, tête de jeune fille parfaite. Je ne sais pas ce que je pense, comme si quelque chose s’était passé. PV. m’a écoutée, peut-être pour la première fois. On utilise souvent cette expression : « vendre du rêve », c’était ça. Vendre du rêve à quelqu’un qui ne croit plus. Je n’ai plus d’espoir d’amour, plus d’espoir d’autre. PV. ne sait plus ce qu’il veut, j’ai eu l’impression que, pour la première fois, il se posait des questions sur cette vie toute tracée. Nos vies se dessinent sans que nous en ayons conscience, nos vies prennent forme, nous sommes portés par ce souffle. Contrat, bonus, grade. Et le mariage ? La vie rangée après les orgies, après les rêves. Je ne sais pas si PV. serait capable de comprendre la subtilité de la chose. Peut-être avais-je envie qu’il m’embrasse enfin. Elle lui écrivait pendant ce temps. Il a prononcé son prénom pour la première fois et a parlé à l’imparfait. J’aimerais qu’il saute le pas, que nous sautions le pas. Même si je n’y crois pas.

Pour le happening.