Marguerite

Musique toujours. La vie qui me file entre les doigts. Cette sensation de redevenir un robot, une machine à tuer. Les shots d’adrénaline, la fatigue qui tombe comme une massue, foncer, y aller. Je n’ai plus faim, j’ai l’impression de survivre, d’être en lutte. Je mange ce qui se présente, chaud ou froid. Je rêve de mon lit, mais encore plus d’autre chose. Sans savoir si c’est que je veux, ce pourquoi je suis faite.

L’angoisse est partie peu à peu. J’y crois et je le veux plus que tout, plus que tout ce que j’ai jamais voulu. L’immensité de mon désir me terrifie. Et si cela ne se réalisait pas, et si j’avais tord ? Peut-on vivre pour travailler ? Tout est dérisoire de toute façon.

Je fais au cas par cas pour le reste.

J’ai parfois envie de bras qui me prennent, de peau, d’interactions, mais je n’ai pas le temps, je n’ai plus le temps. Et je n’y crois plus. J’ai vu trop de laideur, trop de méchants, je n’y crois plus. Ou plutôt il n’y a plus personne pour m’y faire croire.