Marguerite

Ma. est comme tous les autres garçons. Il aime une brune piquante, une de ces filles qui rit beaucoup, est un peu artiste, et fait des photos rêveuses. Une fille qui a ce cool que je n’aurai jamais, des grands yeux bleus purs et une vie compliquée. Je suis vaguement blonde, je mets beaucoup trop de rose pour jouer dans la même cour. Ma. m’a enlevé mon headband en m’appelant « bourgeoise ». Et j’ai confessé sur un coin d’oreiller ma peur de « passer pour une fille superficielle », une fille qui fait des joggings, met des escarpins pour travailler « dans la finance » et peut contempler une robe pendant une heure. J’ai peur d’être une jolie coquille creuse aux yeux de ces garçons qui aiment les grandes filles originales et si libres. Les filles qui naviguent dans la vie avec leurs codes et font tomber les garçons sans se retourner, qui font l’amour à la bougie et rient. Moi, je m’angoisse, j’ai besoin de cadres, de pression, de mes repères. De savoir où je vais.

Ma. avait l’air surpris de cette drôle de confession.

Et il me restera toujours ça, la surprise sous la couverture.