Marguerite

Le taxi s’est arrêté quelque part vers l’Elys**, il y avait une de ces musiques qui agrippent la gorge en fond, je me sentais perchée et je ne l’étais pas, ou alors à la caféine, l’adrénaline. J’ai dit hier, ou était-ce avant-hier, à Mat que je n’avais parlé à personne depuis des jours, je veux dire vraiment parler, pas par email, pas entre deux sl*des, pas le téléphone qui sonne, qui sonne encore, et les noms qui s’affichent sur l’écran. Je hais déjà la sonnerie du téléphone mais j’aime la sensation d’accomplissement, de la présentation parfaite, d’apprendre encore et encore. Et avoir peur de rentrer chez moi, peur du noir, peur quand tout s’arrête, de la lumière qui s’éteint et des pensées qui reviennent. J’ai eu cette angoisse ce matin au réveil, et si Mat retournait avec son ex ? s’il me laissait seule au bout de la nuit, « ne me laisse pas » avais-je envie de dire, mais bien sûr je ne pouvais pas, ça fait partie du jeu. Je me suis collée à lui, en espérant.