Je pense à lui, toute la journée, toute la nuit. Je me sens devenir folle. On me parle, et je n’écoute pas. Je fais des pauses sans fin pour penser à lui, me reprend en sursautant : « mais où en étais-je ? ». Je pense à son odeur que je portais sur mon t-shirt toute la journée, à ces choses incroyables qui vous tombent dessus au détour d’une vie. Parfois tout vacille, et la vie me semble une drôle de chose bien sympa à vivre. Tout ça me terrifie, mais dans le bon sens pour une fois. J’ai peur que ce ne soit pas réciproque, qu’il soit autre, qu’il ne soit pas fiable comme tous les autres, j’ai peur de nager en plein délire et de souffrir. Mais, pour une fois, cette peur ne me fait pas fuir, j’ai envie de me jeter en plein dedans, d’oublier la retenue, de vivre – enfin.
Peu importe la suite, je ne veux plus vivre dans la retenue.